Deux ans après les événements survenus dans Civil War, Scott Lang alias Ant-Man s’est vu assigné à résidence par le FBI et a dû abandonner sa carrière de super-héros. Quand son mentor Hank Pym et son ancien amour Hope lui demandent son soutien, il ne va pas hésiter à violer sa liberté conditionnelle pour les aider à retrouver la Guêpe, l’épouse disparue de Hank, et prisonnière d’un monde parallèle. Les ennuis peuvent alors commencer…

Il y a trois ans déjà, un large public découvrait Ant-Man, ce personnage singulier, sans doute le moins célèbre des fameux Avengers. Lors de sa création, nul doute que l’Homme qui rétrécit de Richard Matheson, mais également les séries B fantastiques et de science-fiction de l’époque ont fortement influencé les auteurs. L’adaptation sur grand écran d’un protagoniste plus ou moins confidentiel eut pour conséquences quelques dissensions avec le réalisateur pressenti au départ, Edgar Wright, même s’il fut crédité en tant que coscénariste.

Formule calibrée

Le long-métrage usait de la recette traditionnelle du Studio, mélangeant habilement le composant super-héroïque et un autre genre (le film de casse), s’inscrivant de fait dans la lignée des produits du Marvel Cinematic Universe. Seul point notable alors, l’utilisation beaucoup plus appuyée de l’élément comique, au-delà des répliques percutantes coutumières. Avec ce second volet, Peyton Reed ne change pas d’un iota une formule qui gagne au moins au box-office. Après les enjeux cosmiques d’Avengers : Infinity War, Marvel revient vers un récit nettement plus intimiste avec cette histoire familiale que l’on qualifierait d’anodine si le spectaculaire n’entrait pas en scène au moment opportun.

Il faut le dénoter d’emblée, malgré une écriture qui a nécessité pas moins de cinq auteurs, le scénario ne laissera point de souvenirs impérissables après la vision du long-métrage. Pourtant, par moments, les efforts ne manquent pas. Après le film de casse, le cinéaste s’attache au film d’évasion, et ce sur une échelle binaire. En outre, il est intéressant de s’attarder sur l’analogie établie entre l’élément microscopique incarnée par le protagoniste et le caractère nucléaire de l’intrigue. Ici, point de question de secourir le monde, d’éradication de la galaxie, seul importe les rapports entre un homme et sa fille, et entre une fille et sa mère.

Ainsi, malgré la platitude d’un synopsis déjà vu cent fois, le cinéaste parvient à modéliser un objet en corrélation avec l’accroche universelle voulue par le studio. En outre, en dépit de cette recette que l’on peut trouver monotone, souvent à juste titre, Ant-Man et la Guêpe est sauvé par une approche judicieuse, reposant d’abord sur des éléments comiques qui font mouche renvoyant par moments aux heures glorieuses du genre (à commencer par le Superman de Richard Donner), mais également sur l’utilisation astucieuse de l’infiniment petit et du démesurément grand sans sérieux, ni condescendance.

Certes, à l’arrivée, Ant-Man et la Guêpe devient un produit supplémentaire, qui risque d’avoir dû mal à exister après la déferlante Infinity War. Pourtant, c’est ici son absence d’ambition, voire de prétention qui lui donne un caractère attachant, ce charme désuet des séries B d’antan qui divertissait le spectateur à défaut de l’enchanter réellement.

Film américain de Peyton Reed avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas. Durée 1h58. Sortie le 18 juillet 2018.

François Verstraete

Share this content: