Le nouveau volet des aventures de John Mac Lane, qui vole cette fois-ci au secours de son fils Jack, confronté à un sombre trafic de matériel nucléaire en Russie.
À l’origine, la série des Die Hard doit son succès au seul réalisateur John McTiernan. Retour en arrière. Nous sommes en 1988. Les films spectaculaires américains friqués, mais sans âme pullulent sur grand écran. C’est l’heure de gloire des Arnold Schwarzeneger et autre Sylvester Stallone. Pourtant l’action à grand spectacle body-buildée, affichée en successeur des westerns et polars d’antan, peine à trouver une qualité digne de ses illustres ancêtres. La faute à des metteurs en scène aux moyens colossaux, mais sans génie. Quelques années plus tard, on redécouvrira la magie du cinéma de Hong Kong, et les fulgurances des ballets de John Woo.
Cependant au sein de ce marasme, McTiernan va poser les codes d’une série et redéfinir les calibres hollywoodiens du genre. Avec Die Hard et surtout Predator, il va prouver que le septième art yankee n’a rien à envier à son homologue d’Extrême-Orient. Die Hard s’impose d’emblée comme un généreux spectacle aussi jouissif qu’humain, propulse Bruce Willlis en nouvelle icône et marque les esprits avec Alan Rickman en voleur mégalomane. Mac Tiernan reviendra sur son bébé sept ans plus tard, repoussant toujours plus les limites de son concept, accompagné cette fois-ci de Samuel L. Jackson et Jeremy Irons.

Mac Lane Rest in Peace
Cependant, entretemps, Renny Harlin, puis récemment Len Wiseman ont mis à mal la franchise. Délaissant les qualités des opus de Mac Tiernam, ils ont plutôt livré des copies boursouflées à l’esbroufe et à l’humour potache. Le summum fut atteint par Wiseman, montrant Bruce Willis surfer sur un avion de chasse. On se dit alors que la retraite n’était pas loin pour John Mac Lane quand ce cinquième volet arrive sous nos yeux.
Et c’est de nouveau peine perdue avec ce nouvel épisode qui parvient même à accorder quelques qualités à ceux d’Harlin et Wiseman. Car cet opus made in John Moore s’enfonce de minute en minute dans un abîme de médiocrité sans nom. Il faut dire que les pires prédictions accompagnaient cette sortie, la réputation de Moore étant la cause principale. Auteur du remake catastrophique de La Malédiction et de l’adaptation fauchée du jeu vidéo Max Payne 3, John Moore confirme ici ses défauts cherchant le souffle épique qui rythmera son film.

À la place, on assiste à une succession grossière d’images clippées, encore plus immondes que celles déployées par Michael Bay, une intrigue familiale avilissante (John Mac Lane va-t-il se réconcilier avec son fils ?) et un script débilitant. Quant à Bruce Willis, au lieu de se moquer de son âge comme Tom Cruise ou Daniel Craig récemment, il affiche une forme déconcertante ; un sexagénaire venant à bout de commandos surentraînés s’avère très crédible.
Si un retour de McTiernan relève de l’utopie, on espère tout de même un meilleur avenir pour la série, car un sixième volet est déjà prévu. Pour l’heure, la saga s’enfonce inexorablement dans une spirale nébuleuse digne des plus mauvais films du genre des années quatre-vingt.
Film américain de John Moore avec Bruce Willis, Jal Coutney, Sebastian Koch. Sortie 20 février 2013. Durée 1h36
Verstraete François
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